Durant ses séjours au Maroc, grâce à ses rencontres avec de nombreux religieux et intellectuels, et au soutien de ses amis de Marrakech, Anne de Henning a bénéficié d'un accès aux lieux de cultes des trois religions, qui lui a permis de se documenter en rites et monuments.
On découvrira dans ses photos : la Koutoubia, la confrérie soufie de la Zaouia de Sidi Bel Abbés, le plus important des sept saints protecteurs de Marrakech, la prière du matin à la synagogue du Mellah de Marrakech, la messe dominicale à l'église d'Essaouira, les vêpres au couvent de rite catholique oriental melkite de Tazert. Aussi, les responsables de l'exposition expliquent-ils que «les photographies d'Anne de Henning témoignent de l'histoire du Maroc comme lieu de rencontre des trois religions monothéistes aujourd'hui présentes sur son sol». Photographe professionnelle depuis les années 1970, Anne de Henning commence sa carrière en tant que photoreporter au Vietnam en guerre. Attirée par les situations extrêmes où l'homme est confronté à lui-même, Anne de Henning a 23 ans lorsqu'en 1969, elle prend le transsibérien et traverse la Taïga enneigée pour aller photographier la guerre du Vietnam. À ce stade, les responsables de l'événement indiquent que l'artiste «basée à Hong Kong, éprise de liberté et d'aventure, parcourt l'Asie du Sud Est. Elle traverse la Mer de Chine en jonque pour se rendre aux Philippines, mais, prise dans la queue d'un typhon, l'embarcation démâte, dérive et cabote dans la tempête jusqu'à Manille. Dans l'archipel des Sulus infesté de pirates et de contrebandiers, elle photographie les nomades de la mer. À Sarawak, elle remonte les rivières en pirogue, pour séjourner chez les Dayaks au cœur de la jungle de Bornéo», ont-ils expliqué. C'est donc sans surprises que ses photos et ses articles seront publiés dans de grands magazines en France et à l'étranger comme «National Geographic», «Paris Match», «Le Monde», «Vogue», «Elle», «Bunte», «New York Times» ou encore «The Observer». En France, elle privilégie le travail en «noir et blanc» pour photographier les «Ponts de Paris» de 1999 à 2005. D'ailleurs, une sélection de ces photographies se trouve aujourd'hui dans les collections du Musée Carnavalet à Paris et a été exposée à Oman, Bahreïn, Qatar, Dubaï, ainsi que dans les Territoires palestiniens. En 2005, Anne de Henning entreprend un reportage sur les femmes dans l'Armée française, qui la porte à Djibouti en passant par le canal de Suez et la mer rouge à bord d'un bateau de la Marine française. C'est d'ailleurs ainsi qu'elle découvre la Péninsule arabique. Elle décide alors, en 2006, de photographier la diversité des pays de la région (Oman, Yémen, Bahreïn, Qatar, Koweït, Émirats Arabes Unis) dans leurs traditions et leur modernité, tout en en saisissant la relation entretenue par les habitants avec leur cadre de vie urbain et leur environnement naturel. Son travail a été exposé dans des galeries à Paris et à Munich entre autres. Ses deux projets photographiques réalisés au Yémen ont, par ailleurs, été dernièrement primés par le «Prix Aga Khan pour l'architecture». Une artiste engagée dont le travail est à découvrir…
C’est ce qui est proposé aux visiteurs de cette exposition. L’occasion de sonder les contrées parfois, oubliée de l’histoire de ce pays. Un Maroc pluriel, tolérant où toutes les religions peuvent cohabiter en paix. C’est en tout cas ce que suggèrent ces clichés pris par une artiste photographe qui a longtemps travaillé sur les pays de la péninsule arabique avant de choisir de tourner son objectif vers le Maroc. Et le résultat sera exposé à l’AFME de décembre jusqu’au janvier 2013, juste le temps d’aller à la découverte d’une autre facette de ce pays dont l’histoire a certainement beaucoup à dévoiler…
-* Cette exposition aura lieu du 3 décembre 2012 au 6 janvier 2013 au cœur de l’alliance franco-marocaine d’Essaouira.
-* Anne de Henning a bénéficié d’un accès aux lieux de cultes des trois religions, qui lui a permis de se documenter en rites et monuments.
-* Photographe professionnelle depuis les années 1970, Anne de Henning commence sa carrière en tant que photoreporter au Vietnam en guerre.
Fournisseur / Source : Afaf Sakhi, Le Matin